C'était Alphonse Allais me semble-t-il qui racontait l'histoire de ce monsieur fortement éméché qui cherchait ses clés sous un réverbère alors qu'il les avait perdues ailleurs, sous le seul prétexte qu'au moins, là ,il y voyait...
La loi Hadopi, c'est le même raisonnement : incapables d'apporter la preuve de la faute, les pouvoirs publics vont s'en remettre à des entreprises privées pour rassembler les éléments qui conduiront aux avertissements, puis éventuellement à la coupure de l'abonnement internet. Quand on a compris cela, on a tout compris. Le gouvernement est tout simplement dépassé par la technique et pressurisé d'arrêter l'hémorragie financière par les lobbies de l'industrie et de l'édition.
Pour soi-disant contrer la cabale montée par certains internautes contre cette future loi, la ministre a ouvert un site d'informations, non pas destiné à l'édification des masses mais à celle des députés qui vont voter bientôt. :
on notera l'esprit d'impartialité qui se dégage de ce nom.
Sur ce site on peut lire un certain nombre de réponses à des questions simples auxquelles la réponse est non de toute évidence, comme celles-ci :
La Haute-Autorité va-t-elle ficher tous les internautes ?
ou encore
Le projet est-il contraire à l'Europe ? (?????)
Il en est une dont la réponse gouvernementale se distingue cependant :
le projet de loi respecte-t-il la Constitution et les libertés fondamentales ?
Cette fois la réponse est nettement plus évasive et le bottage en touche est de rigueur. J'encourage les internautes de tout poil à visiter ce site, pour évaluer en quelle estime le gouvernement tient l'Assemblée Nationale, vu la profondeur de l'exposé.
Je concluerai de la manière la plus simple : il est dit quelque part dans notre législation que ce n'est pas à un accusé d'apporter la preuve de son innocence, mais à l'accusation d'apporter la preuve de la culpabilité de l'accusé.
Nous nous éloignons fortement de ce principe de base.
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